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hillas ne cédassent une partie de leur territoire aux Mahrattes, ou que ceux-ci n’en fissent la conquête, deux circonstances pour lui également redoutables. Pour les prévenir, il se proposait, de se porter à la tête de son armée sur les frontières des Rohillas, et d’obtenir d’eux : 1° une cession de territoire pour l’empereur ; 2° une somme d’argent pour les Mahrattes, à condition que ceux-ci s’éloigneraient sur-le-champ ; c’était satisfaire aux dépens des Rohillas et l’empereur et les Mahrattes. Le visir sollicitait pour l’exécution de ce plan l’intervention des Anglais. Sir Robert Barker en référa à la présidence, qui approuve grandement ce projet, et autorisa sa coopération avec le visir. La proposition d’une cession de territoire parut tellement odieuse aux Rohillas, qu’ils la rejetèrent aussitôt sans même la discuter. Du temps fut perdu en négociations, tandis que 30,000 Mahrattes ravageaient le pays au-delà du Gange. Le général anglais plaida vivement la cause des Rohillas : il représentait au visir que leur faiblesse, dans le cas où aurait lieu le démembrement de leur territoire, ferait la force des Mahrattes ; car ceux-ci, au bout d’une courte absence qu’ils se feraient chèrement payer, ne pouvaient manquer de revenir s’emparer des provinces les plus à leur convenance. Tout en traitant avec les Rohillas, le visir n’en négociait pas moins activement avec les Mahrattes ; mais ceux-ci lui témoignant fort peu de déférence, variaient à chaque conférence dans leurs propositions. Cependant leur séjour ne