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leurs ancêtres. Leurs forces réunies montaient à 80,000 hommes, tant d’infanterie que de cavalerie. Des rivalités, des divisions intérieures, qui sont le propre des États fédératifs, empêchaient que ces forces ne fussent dangereuses pour leurs voisins ; elles n’en étaient pas moins redoutables dans une guerre défensive. C’était, à tout prendre, la province la plus florissante et le peuple le mieux gouverné de l’Inde. Jadis, ils avaient eu des chefs remarquables par la bravoure et le talent ; par malheur celui qui se trouvait maintenant à leur tête, Hafez-Rhomer, ne l’était nullement. Le plus dangereux des ennemis des Rohillas était le nabob d’Oude, parce qu’il était leur plus proche voisin. Un des prédécesseurs du nabob actuel avait même invité les Mahrattes à l’aider dans la conquête qu’il se proposait de faire de leur territoire, et c’est là ce qui avait fait naître chez ce peuple la première idée de s’établir dans cette partie de l’Indostan.

Les Rohillas avaient dans le visir actuel d’Oude un adversaire non moins dangereux ; ils étaient, de plus, sans cesse menacés par le pouvoir toujours croissant des Mahrattes. L’alliance de ces derniers avec l’empereur, et leur entreprise contre Zabita-Khan, ayant vivement excité leurs alarmes, ils entrèrent en négociations avec Suja-Dowlah : pour son compte, celui-ci avait lui-même beaucoup à redouter l’établissement des Mahrattes dans son voisinage. Le visir eut à ce sujet avec le général anglais une conférence où il exposa ses craintes que les Ro-