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ce devait être un accroissement de territoire, pour ceux-ci une occasion de pillage. Saharunpore, jaghire appartenant à Nujeeb-ad-Dowlah, n’était qu’à 70 milles de Delhi : il était défendu par deux forteresses, l’une au nord, l’autre à l’est. Zabita-Khan, fils de Nujeeb-ad-Dowlah, en avait hérité ainsi que du gouvernement de Delhi que l’empereur venait de reprendre. Ce chef puissant avait dû conserver un profond ressentiment de cette injure, qui le rendait redoutable à Shah-Alaum, ou du moins celui-ci en avait la conviction, ce qui le détermina à commencer les opérations de la guerre par la réduction de Saharunpore. Les troupes mogoles étaient commandées par Mirza-Nujeef-Khan, allié à la famille régnant en Perse. Après la perte de la bataille de Buxar et la fuite de Suja-Dowlah, celui-ci avait offert jadis ses services aux Anglais, et en avait obtenu le gouvernement d’Allahabad ; mais, par suite de nouveaux arrangements, ce district fut plus tard assigné à l’empereur, et ses prétentions mises de côté. Les Anglais lui accordèrent, comme dédommagement, une pension annuelle de 2 lacs de roupies, et le recommandèrent à l’empereur. Depuis lors, les talents et l’adresse de Nujeef-Khan achevèrent sa fortune et le portèrent au commandement de l’armée. Les forces réunies de l’empereur et des Mahrattes étaient infiniment supérieures à celles de Zabita-Khan ; après la perte d’une bataille, il traversa le Gange en toute hâte, pour aller défendre le territoire qu’il possé-