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tement dirigées vers les bords de la Caramanassa ; la garnison d’Allahabad reçut un renfort considérable.

Dans le mois de février, les Mahrattes se dirigèrent sur Delhi ; ils en prirent possession sans difficulté, ainsi que de quelques membres de la famille impériale. Cette entreprise avait été non seulement connue de l’empereur, mais conseillée par lui. Les Mahrattes avaient formé le projet de lui donner un successeur, il avait voulu par ce conseil prévenir l’exécution de ce projet, et gagner les bonnes grâces de ces terribles ennemis. D’ailleurs, l’empereur nourrissait depuis long-temps le projet de se joindre à eux de sa personne, se flattant de réaliser par leur secours le but constant de son ambition, c’est-à-dire de reprendre possession de Delhi, et de s’asseoir sur le trône de ses ancêtres. Il se serait senti moins blessé dans son orgueil en voyant Delhi dans leurs mains que dans celles de l’un de ses sujets. Le nabob, visir d’Oude, entrait en partie dans les idées de l’empereur ; il proposa aux Anglais de réunir leurs forces, les siennes, celles de l’empereur, et de s’allier aux Rohillas et aux Afghans pour marcher sur Delhi. La mort de Nujeeb-ad-Dowlah, récemment arrivée, paraissait une occasion favorable à l’exécution de ce projet. La présidence, quoiqu’elle ne le goûtât pas, feignit pourtant de l’approuver ; elle voulait avant tout empêcher que l’empereur ne se jetât dans les bras des Mahrattes. Mais l’empereur, qui tenait à ce dernier