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complète indépendance de l’empereur. Tout était d’ailleurs tranquille de ce côté, mais les Mahrattes donnèrent alors de sérieuses appréhensions à la présidence du Bengale. Une partie de leurs forces avaient long-temps séjourné sur les frontières des rajpoot. La présidence se flattait que, rassasiés de butin, ils se retireraient à l’arrivée des grandes chaleurs. Ils poursuivirent, au contraire, leurs conquêtes au midi de la Jumma ; tout le pays des Jauts, compris entre cette rivière et le Gange, se soumit à leurs armes, à l’exception des deux forts de Deeg et d’Agra. Ils imposèrent aux chefs des Jauts un tribut de 65 lacs de roupies, leur laissant la faculté d’échanger ce tribut contre une cession de terres d’une valeur équivalente ; ils envoyèrent deux détachements dans la province de Corah et s’emparèrent de la ville de Bettoor, et se montrèrent disposés à attaquer les États du nabob de Oude. Jusque là, ils n’avaient manifesté aucun dessein hostile à la Compagnie. À la nouvelle de ces agressions, le conseil de Calcutta ne laissa pas de s’émouvoir : il prit la résolution de venir en aide au visir, auquel il avait formellement garanti l’intégrité de ses États. De courageuses résolutions de la part de la Compagnie pouvaient seules rendre quelque énergie à l’empereur, dont le caractère était plein de faiblesse et d’irrésolution ; en ce moment il chassait à l’autre extrémité de son royaume, ne s’occupant d’aucun préparatif de défense. Les troupes en garnison à Dinajpore furent immédia-