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considérerait une semblable entreprise. Ce projet parut odieux au nabob, qui cependant n’osa pas faire aux anglais la défense formelle de poursuivre. En conséquence, Clive commença les préparatifs de cette expédition. Le nabob, dès qu’il en fut informé, envoya l’ordre formel aux Anglais de les discontinuer immédiatement ; alors la présidence de Calcutta, ne pouvant plus se flatter d’obtenir l’autorisation du nabob pour cette entreprise, et n’osant pas braver ouvertement son autorité, se décida à entrer en négociation avec les Français. Le conseil de Chandernagor envoya des députés à Calcutta ; on fut assez promptement d’accord sur le principe et les conditions de la neutralité. Mais le comptoir de Chandernagor, dépendant de celui de Pondichéry, ne pouvait conclure qu’un arrangement provisoire, soumis à la sanction de ce dernier, tandis que la présidence de Calcutta traitait au contraire avec des pouvoirs définitifs. L’amiral Watson, frappé de cette circonstance, refusait de signer, et, en veine de scrupule, refusait aussi de concourir à l’attaque de Chandernagor sans en avoir au préalable l’autorisation du nabob ; Clive insistait au contraire soit pour la reconnaissance de la neutralité, soit pour une attaque immédiate sur Chandernagor. Ces différentes opinions firent traîner les négociations en longueur ; pendant ce temps, la prise de Delhi par les Afghans vint frapper les oreilles du nabob : on ajoutait qu’Ahmet-Shah-Abdallah, ne se contentant pas de cette con-