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pagnie en Angleterre. Cet argent, une fois dans les coffres des diverses présidences, était employé suivant les besoins du service ; moyen de transport de l’argent de l’Inde en Angleterre également commode pour la Compagnie, et pour ceux qui en profitaient. Cependant, comme les directeurs acquittaient ces billets avec le produit de la vente des marchandises des Indes et de la Chine, et que ce produit pouvait rester au-dessous de la somme à payer, il en résultait de temps à autre quelques embarras.

Quant à ces billets, l’intérêt des présidences et celui de la cour des directeurs était, sous quelques rapports, en opposition. Les présidences, désiraient naturellement avoir dans l’Inde le plus d’argent possible ; elles faisaient en sorte d’échanger contre de l’argent comptant autant de billets qu’elles le pouvaient ; d’un autre côté, elles ne voulaient pas que les chargements fussent fort considérables, parce que leurs ventes donnaient le moyen de solder immédiatement les billets. Les directeurs, pour la facilité de leurs opérations, devaient au contraire désirer avoir peu de billets à acquitter et beaucoup de marchandises à vendre. Aussi, la cour des directeurs ne tarda-t-elle pas à imposer des limites à cette pratique. Le 11 novembre 1768, après avoir confessé le déficit toujours croissant des revenus de l’Inde, elle disait : « Néanmoins, nous ne pouvons tolérer que vous tiriez sur nous d’une manière illimitée ; l’état des affaires de la