Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/485

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faisait sentir de plus en plus. Le 21 novembre 1768, le comité du Bengale écrivait à la cour des directeurs : « Vous comprendrez par l’état de vos finances la totale impossibilité où nous nous trouvons de rembourser certaines sommes qui ont été placées dans vos caisses à titre de dépôt ; nous ne pouvons en outre faire aucune des avances requises par les services publics. Vous ne croirez pas qu’il y ait de notre faute s’il se manifeste dans nos prochains chargements diminution dans la quantité et infériorité dans la qualité. » Ces circonstances firent concevoir à la cour des directeurs la nécessité d’avoir dans chaque présidence un fonds de réserve, auquel il ne serait touché que dans les cas extraordinaires. Dans ce but, ils limitèrent à 45 lacs la somme à employer aux chargements de cette année ; ce que les chargements auraient coûté au-delà de cette somme, à leur taux ordinaire, dut être employé à commencer ce fonds. Le 28 octobre (1768), un déficit de 663,055 roupies existait au Bengale ; Le président et le conseil déclaraient à la cour des directeurs : « que si le public avait pu se nourrir d’illusions et conserver des espérances sur le revenu, eux ne le pouvaient pas ; que le seul expédient qui leur restât était d’ouvrir à deux battants les portes du trésor aux remises. » Ces remises provenaient de dépôts d’argent faits dans l’Inde dans les caisses de la Compagnie, par des personnes qui voulaient le toucher en Angleterre ; elles prenaient en échange de leurs capitaux des billets sur la Com-