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d’abord M. Verelts, puis M. Cartier, avaient succédé à Clive. D’un autre côté, la faiblesse du gouvernement de Suja-Dowlah, des querelles intérieures qui occupaient les Mahrattes, assurèrent pendant quelques années la plus profonde tranquillité au Bengale. Il était naturel de penser que la situation financière de la Compagnie allait s’améliorer. Au contraire, des difficultés sans nombre ne tardèrent pas à se manifester : le manque de lois protectrices pour les individus, l’absence d’une autorité assez puissante pour se faire obéir et respecter, tout cela créait la confusion, l’anarchie parmi les Anglais. L’enfance de l’industrie ne permettait aucun développement de la richesse publique. Les impôts mis sur le peuple par des hommes séparés par mille barrières de langage, de mœurs et de religion de ceux qu’il s’agissait d’imposer, affranchis eux-mêmes de tout contrôle en raison de l’éloignement de leurs mandataires ; les impôts, disons-nous, achevaient de combler la misère du pays, sans être d’un fort grand bénéfices la Compagnie. Sous les apparences de richesses dont elle brillait, l’Inde avait toujours été fort pauvre ; l’argent ne se trouvait que dans un petit nombre de mains, mais c’était précisément : ce petit nombre qui se trouvait en contact avec les Anglais ; ceux-ci en concluaient à tort à la masse totale de la population. Dans cette persuasion, ils achevaient de la ruiner, en voulant en tirer plus qu’elle ne pouvait donner.

Par toutes ces raisons la plus extrême détresse