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une cour martiale, devant laquelle furent traduits les officiers qui avaient commandé dans cette occasion. Les principaux chefs d’accusation étaient l’abandon de Mangalore, et surtout celui des malades et des blessés. Plusieurs d’entre eux furent dégradés et renvoyés du service. Cependant, comme le traité conclu entre Hyder et Madras ne concernait pas Bombay, Hyder fit des ouvertures au conseil de cette présidence. Deux membres du conseil ayant été désignés pour suivre ces négociations, au bout de peu de jours un traité fut conclu : par ce traité la Compagnie acquit le droit de bâtir un fort à Onore ; d’acheter seule le poivre dans toute l’étendue de la domination de Hyder, auquel elle s’engageait à le payer en canons, mousquets, salpêtre, plomb et poudre à canon, et à tirer de Mangalore tout le riz dont elle avait besoin. Enfin, Hyder et la Compagnie s’engageaient réciproquement à ne jamais donner aide ou secours d’aucune sorte à leurs ennemis mutuels.

Les employés de la Compagnie avaient un intérêt d’amour-propre à faire à la cour des directeurs les rapports les plus flatteurs sur l’état de leurs affaires dans l’Inde. D’un autre côté, l’importance des événements dont ce pays avait été le théâtre, son éloignement, les grandes fortunes qu’en avaient rapportées un petit nombre d’individus, enfin le goût naturel du merveilleux, enflammaient les imaginations des propriétaires des fonds de la Compagnie. Sous l’influence de ces impressions, ils élevèrent