Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/479

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

valeur et la discipline. Le moment n’était donc pas éloigné où cette question de la souveraineté de fait ne pouvait manquer d’être nettement posée.

Dès le mois de mars, le corps expéditionnaire de Bombay s’était emparé, comme nous l’avons dit, de Mangalore et d’Onore ; le 9 mai, la nouvelle se répandit, dans la première de ces villes, que Hyder, à la tête d’une partie de son armée, avait été vu dans les environs. Bientôt, des remparts de Mangalore, on vit effectivement les troupes mysoréennes se déployer sur le sommet des hauteurs voisines de la ville : ce corps d’armée consistait en 8,000 fantassins, 4,000 chevaux, quelques pièces d’artillerie, et un assez grand nombre d’éléphants. Un comité composé du major Gowiner, de Watson, commandant des forces maritimes, et de M. Sibbald, depuis long-temps résident de la Compagnie à Onore, était chargé de la conduite de l’expédition. Ce comité ne crut pas tenable la place de Mangalore ; il n’osa pas attaquer l’ennemi, dont la position était très forte ; en conséquence il fit ses préparatifs pour battre en retraite, et ce mouvement s’exécuta avec tant de désordre et de précipitation, que les malades et les blessés furent abandonnés. Il fallait s’embarquer. Hyder, qui surveillait les mouvements des Anglais, les attaqua dans ce moment et les mit en déroute, après leur avoir tué 3 officiers, 84 Européens, et tué ou blessé 172 Cipayes. Le conseil de Bombay, mécontent et irrité de cette défaite, convoqua immédiatement