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défensive entre Hyder et les Anglais. Ce traité fut agréé et signé par les deux parties le 3 avril 1769.

La conduite de la guerre avec Hyder avait excité de grands mécontentements parmi les propriétaires de la Compagnie ; la conclusion du traité devait en produire de plus vifs encore. La cour des directeurs accusa les membres du conseil de Madras de faiblesse, d’irrésolution, d’incapacité ; elle lui reprocha, à ce sujet, d’avoir donné aux indigènes l’opinion qu’il leur sera dorénavant permis d’insulter et de braver impunément la Compagnie ; et en cela la cour du directeur se montrait par trop sévère. La présence de Hyder sous les murs ou aux environs de Madras avait mis la présidence dans une situation vraiment critique : le fort aurait pu tenir sans doute jusqu’à l’arrivée du colonel Smith, mais rien ne pouvait empêcher la cavalerie légère de Hyder de piller, en attendant, les faubourgs et la ville même de Madras. La restitution des conquêtes mutuelles n’était point une condition désavantageuse aux Anglais ; la promesse d’un secours mutuel dans les guerres défensives des deux parties tendait, à la vérité, à mettre plus tard de nouvelles affaires sur les bras à la Compagnie. D’ailleurs, cet article s’accordait à merveille avec le système politique qui lui avait si bien réussi jusqu’à ce moment, celui de s’immiscer le plus possible dans les affaires des états indigènes. S’il y a lieu de s’étonner, c’est au contraire que Hyder, maître presque absolu des conditions de la paix,