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un de mes serviteurs que je vous envoie, vous serez de nouveau assuré de mon amitié. Que puis-je faire de plus ? » Ne se bornant pas à ces communications écrites, Hyder s’approcha deux fois de Pondichéry pour avoir des conférences avec les Français.

De là, au moyen d’une série de mouvements habilement calculés, Hyder attira l’armée anglaise à une distance assez considérable de Madras ; alors il abandonna tout-à-coup son armée, se mit à la tête de 6,000 cavaliers d’élite, fit 120 milles en trois jours, et se montra inopinément sous les murs de cette ville. Le fort aurait pu tenir jusqu’à l’arrivée du colonel Smith, mais les maisons de campagne, les faubourgs, la ville Noire elle-même se trouvèrent à la discrétion de l’ennemi. Cette apparition à laquelle la présidence était bien loin de songer, la frappa de consternation. Du haut des remparts du fort, les membres du conseil virent la cavalerie mysoréenne répandue dans la plaine et venant caracoler jusqu’à l’entrée des faubourgs ; Hyder était de sa personne aux environs du mont Saint-Thomas. La journée se passa, pour les habitants de Madras, dans une grande anxiété. Sur les dix heures du soir, un messager se présenta de la part de Hyder : il apportait une lettre où ce dernier, s’en référant aux négociations déjà commencées, expliquait tous ses mouvements militaires comme le résultat de ces négociations, exécutés pour se mettre en mesure de les suivre plus facilement ; à l’enten-