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put ravager à loisir la province de Tritchinopoly et celles du midi, les parcourir en tous sens, les couvrir de troupes ; pendant ce temps, les Anglais devaient se borner à en occuper çà et là quelques points isolés. Dans cet embarras, la présidence négocia avec le rajah de Tanjore le service d’un corps de cavalerie ; Hyder, se portant inopinément sur la frontière du Carnatique avec une partie de ses troupes, arrêta la marche de ce corps auxiliaire. Il menaça le rajah de Tanjore de sa vengeance, et l’obligea, pour en détourner les effets, à lui fournir des vivres, à payer une forte somme d’argent. Mahomet-Ali promettait bien et depuis long-temps un corps de cavalerie de 4,000 chevaux que le mauvais état de ses affaires l’empêchait toujours de mettre sur pied. Madras elle-même, à cette époque, Madras sans cesse menacée par la cavalerie de Hyder, pouvait être surprise d’un moment à l’autre ; heureusement qu’un secours d’argent arriva en ce moment du Bengale ; la présidence se hâta de faire élever quelques fortifications qui mirent la ville à l’abri d’un coup de main, sinon d’une attaque régulière. Au reste c’était la nature du génie de Hyder de faire marcher de front, avec la même activité, les menées diplomatiques et les entreprises guerrières. Il n’avait jamais cessé, au plus fort de la guerre, d’être en négociations avec les Anglais : et, depuis le 12 février, une correspondance fort active existait entre lui et le major Fitzgerald, chargé par la présidence de suivre cette