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ou des digues. De plus, les affûts de deux pièces de campagne ayant été brisés, il avait fallu les laisser en chemin. Le brouillard se dissipa sur les 9 heures du matin ; mais Clive, éloigné du point où il croyait devoir se trouver, n’eut plus à penser qu’à sa retraite sur Calcutta. Il arriva au fort William sur les midi, et, le même jour, regagna son camp retranché. Les Anglais eurent 39 Européens et 18 Cipayes tués, 82 Européens et 35 Cipayes blessés. L’accident du brouillard, survenu tout-à-coup, empêcha le succès complet de cette attaque hardie ; les résultats n’en furent pas moins ceux que s’était proposés Clive. Le nabob, qui dans aucun combat ne s’était trouvé aussi près de l’ennemi, en vint à désirer à son tour sérieusement la paix.

L’armée du nabob passa sous les armes la nuit qui suivit celle de l’attaque, faisant un feu continuel d’artillerie et de mousqueterie dans le but d’empêcher les Anglais de revenir à la charge. Quant au nabob lui-même, il se hâta de faire écrire à Clive pour se plaindre des dernières hostilités et faire de nouvelles propositions de paix. Clive répondit qu’en traversant le camp du nabob il s’était uniquement proposé de lui faire connaître une petite partie de ce dont les Anglais étaient capables ; que d’ailleurs il était disposé à renouer les négociations. Le nabob, pendant que la correspondance continuait sur ce ton, s’éloigna de 3 milles pour convaincre Clive de son désir du rétablissement de la paix. Il passa près du camp des Anglais, qui ne troublèrent