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tombèrent enfin d’accord, et alors le subahdar, peu de semaines après la conclusion de son traité avec les Anglais, entra tout-à-coup en ennemi dans le Carnatique. Il marcha d’abord sur Bangalore, de là sur Oopatavady, et le 20 juillet opéra sa jonction avec les Mysoréens. La présidence, étonnée de cette brusque révolution, plaça à la tête de toutes ses troupes le colonel Smith, demanda du secours au Bengale et à Bombay, et se disposa aux plus grands efforts. Elle comprit combien ce nouvel ennemi devait être dangereux. Le conseil, en rendant compte de ses mesures à la cour des directeurs, disait : « Ce ne sont pas seulement les dispositions ambitieuses et turbulentes de Hyder que nous avons maintenant à redouter ; mais il se pourrait que dans une autre guerre, à l’aide de circonstances favorables, il donnât son appui aux Français pour les aider à rétablir leurs affaires, ce qui serait on ne peut plus fâcheux pour vos possessions sur la côte. Hyder a de l’argent pour payer des troupes que les Français peuvent assembler aux îles ; on dit qu’il a déjà fait des propositions à ce sujet au roi de France et à la Compagnie des Indes françaises. » D’un autre côté, la promptitude avec laquelle les Anglais s’étaient unis au subahdar pour sa ruine, avait exaspéré Hyder. Il avait de plus à leur reprocher une récente invasion de son territoire ; sous prétexte que Barahmal avait appartenu à Mahomet-Ali, dans la réalité parce que cette ville dominait une des passes du Carnatique,