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pereur le détacha de la vice-royauté du Deccan, et ne releva plus que du trône impérial ; Mahomet-Ali devint ainsi l’égal du subahdar, de vassal qu’il était naguère. Clive, avec plus d’ambition encore pour lui, avait projeté de le faire nommer subahdar du Deccan. Mais Mahomet, fatigué de la longue et pénible lutte qui avait rempli sa vie, s’effraya de la difficulté d’une semblable entreprise : « Le Deccan est trop grand pour moi, » répétait-il souvent à Clive qui se montrait étonné, surpris de cette modération.

Aussitôt le traité conclu, le nizam marcha contre Hyder avec le corps de troupes auxiliaires que ce traité lui avait assuré. Le général Caillaud, pendant les négociations, avait été informé de ce projet du subahdar, mais il ne fut point un obstacle à leur conclusion ; loin de là, les Anglais commençaient à sentir la nécessité de se mettre en garde contre les ambitieux projets de Hyder et d’en combattre l’exécution. À Madras, on n’avait rien su de lui depuis le mois de juillet, où le bruit s’était répandu qu’il sollicitait de Nizam-Ali un sunnud pour la prise de possession du Carnatique. Après avoir quitté la côte de Malabar, il passa par Seringapatam et prit position avec son armée à Coimbatoor et dans les environs de Caroor ; mais il envoyait en même temps à Madras un de ses officiers, chargé d’exprimer à la présidence son désir de vivre en bonne intelligence avec elle. Le conseil voulant profiter de ces bonnes dispositions, envoya un