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ciation avec Clive. Ils lui remirent un papier contenant les propositions qu’ils avaient mission de proposer. Le nabob, ayant lu ce papier, parla à l’oreille à ses ministres ; après quoi il se retira. Saisissant un moment favorable, Omischund s’approcha des Anglais, et leur conseilla de se tenir sur leurs gardes. Omischund avait suivi l’armée du nabob ; toutefois il désirait vivement regagner l’amitié des Anglais, ayant à Calcutta des propriétés considérables. Les Anglais, craignant d’être retenus prisonniers, prirent une prompte résolution : ils firent éteindre les flambeaux qu’on portait devant eux, car il était nuit au sortir de leur audience, et, au lieu de se rendre à la tente du Dewan, qui les attendait, ils s’échappèrent du camp du nabob, et par des chemins détournés se rendirent auprès de Clive. Ce dernier, sur ce qu’il entendit d’eux, comprit que le moment était venu d’agir avec audace. L’armée ennemie était de 40,000 hommes ; il n’avait à sa disposition que 1, 850 Européens et 800 Cipayes ; il n’en résolut pas moins d’attaquer sur-le-champ le camp du nabob, et se mit en marche à trois heures du matin. Les avant-postes du nabob, surpris, prirent la fuite ; mais un brouillard épais couvrait la terre, on ne se voyait pas à dix pas, les Anglais ne pouvaient avancer que lentement et avec beaucoup de précautions. Leur marche était encore retardée par la difficulté de faire avancer leurs canons à travers de petits champs, séparés les uns des autres par des fossés