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Clive, en se rendant au Bengale, au moment où il toucha à Madras, avait sollicité de l’empereur un firman qui le mît en possession des quatre provinces maritimes connues sous le nom de circars du nord. L’ascendant toujours croissant des Anglais dans l’Inde ne permettait pas que cette demande fût refusée. Ce firman, émané d’une autorité tombée en ruines, n’en conférait pas moins une sorte de droit légal à ceux qui l’avaient obtenu. Ces circars comme toutes les autres provinces indoues, étaient administrés par des rentiers, à la charge à eux de payer annuellement une certaine somme au subahdar ; de ceux-ci les uns étaient nouvellement nommés, les autres d’anciens polygards du pays. Un députe du subahdar gouvernait la province au nom de ce dernier. Mais l’autorité de ce dernier avait été annulée par le départ des Français, soutiens du subahdar. Les Anglais étaient devenus réellement les maîtres des forts et forteresses qu’ils occupaient ; de leur côté, les anciens polygards et les rajahs nouvellement nommés avaient profité de la circonstance pour acquérir une sorte d’indépendance. Au temps de sa querelle avec Bussy, Salabut-Jung avait offert ces quatre provinces à Mahomet-Ali ; en ce moment, Nizam-Ali les offrait encore aux Anglais, à la seule condition qu’un secours lui serait fourni par ces derniers contre Hyder et les Malirattes. Ces circars, qui touchaient à la fois à leur territoire du Bengale et à celui du Carnatique, étaient une possession fort avantageuse