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sance à tous vos ordres ; suspendez de ses fonctions, renvoyez du service quiconque oserait tenter de disputer votre autorité. Que si vous déviez des principes suivant lesquels vous avez agi jusqu’à présent et suivant lesquels vous devez vous conduire à l’avenir ; que si, pour tout dire en un mot, vous ne faites pas l’usage convenable du pouvoir dont je vous laisse investis, la faute en retombera sur vous, non sur moi, car dès à présent je proteste. » Nous aimons à citer Clive : les hommes célèbres ne sont jamais mieux peints que dans leurs propres paroles, et il en est de même des grandes choses qu’ils ont exécutées. À la fin du mois, Clive s’embarqua pour l’Angleterre. Sa seconde administration, moins brillante que la première, n’avait pas été moins féconde en résultats utiles et glorieux. Il avait retenu le faisceau gouvernemental prêt à se briser de toutes parts. Il avait établi l’ordre au milieu de la plus épouvantable anarchie ; il avait raffermi le pouvoir anglais alors chancelant et prêt à s’écrouler.

Peu après la sédition militaire dont nous avons parlé, Clive s’était rendu à Chuprah, où se trouvaient l’empereur, le visir et des députés des chefs mahrattes. Le visir exprima de nouveau toute sa satisfaction du traité conclu avec la Compagnie ; il s’était hâte de se libérer de ce qu’il devait encore. L’empereur n’avait cessé de solliciter Clive de marcher sur Delhi, pour l’aider à remonter sur le trône de ses ancêtres ; il eut recours aux prières, aux sol-