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du monopole. Le mot ne doit pas toujours suffire pour faire condamner la chose. Clive, qui créait le monopole du sel, et la cour qui l’abolissait, poursuivaient en définitive le même objet, par des moyens différents : c’est-à-dire l’abolition du commerce intérieur, la grande, la véritable plaie de cette époque. Dans un but analogue, celui d’empêcher l’intérêt particulier de prévaloir sur l’intérêt public, Clive se proposa de défendre à l’avenir aux gouverneurs tout commerce quelconque, même extérieur ; il disait au comité, le 19 septembre : « Là où se trouvent des revenus immenses, où le pouvoir et l’autorité se sont tellement agrandis, où les yeux de la justice et de l’équité ne doivent jamais se fermer, un gouverneur ne peut être préoccupé d’affaires particulières ; il faut qu’il soit affranchi de toute préoccupation d’intérêt personnel ; il faut que son jugement ne soit jamais influencé par son intérêt. » Clive proposait, en conséquence, que le gouverneur reçût à l’avenir 1 1/8 p. 100 sur le revenu public ; qu’en revanche, il se liât, par un serment solennel, à ne jamais profiter, ni directement, ni indirectement, d’un avantage quelconque comme gouverneur du Bengale ; et qu’une amende de 150,000 livres sterling fût prononcée contre lui dans le cas où il violerait cette promesse. Le comité goûta cette proposition, et la formule du serment qui dut être imposé à l’avenir au gouverneur fut aussitôt rédigée.

Tout le pouvoir judiciaire, civil et militaire était