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en outre d’animaux de trait dans toute la ville, il n’existait qu’un seul cheval récemment amené de Madras. Clive tenta d’abord des démarches pacifiques auprès du nabob ; celui-ci répondit par des protestations amicales ; et n’en continua pas moins d’avancer. Le 22 février, les Anglais aperçurent tous les villages du côté du nord en flammes, et l’armée du nabob en pleine marche sur Calcutta. Clive, conservant encore l’espérance de renouer des négociations, ne fit aucun mouvement. Des détachements ennemis pénétrèrent dans les faubourgs de la ville, où ils pillèrent quelques maisons. Le lendemain, Clive reçut une lettre du nabob dans laquelle celui-ci montrait des dispositions conciliatrices et demandait que des envoyés anglais fussent envoyés à une conférence à Nabab-Yungee, village situé à six milles des deux camps. Deux officiers anglais envoyés par Clive s’y rendirent aussitôt. Le nabob les reçut en grand appareil, entouré de toute sa cour et des principaux officiers de l’armée. On avait choisi à dessein pour figurer cette cérémonie des soldats qui se distinguaient par leur grande taille ; on les avait affublés d’habits fourrés et de turbans d’une dimension démesurée, afin de leur donner une apparence plus gigantesque encore ; il s’agissait d’effrayer les Anglais par cet échantillon de l’armée du nabob.

Les députés anglais se plaignirent de ce que le nabob était entré en ennemi sur les terres de la Compagnie, au moment même où il était en négo-