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gnie, les siens, et les instructions de la cour des directeurs. Il était en effet parvenu à rétablir l’ordre, la régularité, la subordination dans le service ; à supprimer tout gain, tout profit illégal venant des présents ; mais il n’avait pu réussir à cela qu’en offrant, comme compensation, à ceux qui se trouvaient victimes de ces réformes, des bénéfices sur le sel : et maintenant il fallait supprimer ce bénéfice. D’un autre côté, les affaires de la société étaient déjà fort avancées. Clive et le comité du gouvernement prirent le parti d’en prolonger l’existence jusqu’au 1er septembre 1767. D’ailleurs la vente du sel subit, cette seconde année, une modification favorable aux indigènes. L’année précédente, des agents anglais avaient été chargés de l’aller vendre dans l’intérieur ; cette année, il fut vendu aux indigènes sur le marché de Calcutta, et transporté par ceux-ci sur les autres marchés. L’année suivante, le monopole du sel fut définitivement aboli. Mais à peine ce commerce fut-il déclaré libre, qu’il arriva absolument le contraire de ce qu’on avait prévu. La société avait un intérêt direct à empêcher qu’aucun acte de violence et d’oppression ne fût exercé dans ses marchés sur les indigènes ; elle était composée d’hommes puissants dans le gouvernement, qui avaient le moyen de leur accorder cette protection. D’un autre côté, cette société excluait du commerce du sel un grand nombre de riches Européens. Après son abolition, ceux-ci s’en emparèrent sur-le-champ, tant en leur