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sautant de joie : « Dieu soit loué ! je vais donc avoir autant de jolies danseuses que j’en voudrai ! »

La seconde année de la société pour le monopole du sel commença en septembre 1766 ; mais à l’époque même de ses premières opérations, arrivèrent des instructions des directeurs défendant plus formellement que jamais le commerce intérieur : « Nous sommes pleinement convaincus, disait la cour, que ces innovations et le trafic illégal fait dans l’intérieur ont été la cause de tout le sang répandu, des massacres et des désordres qui ont signalé ces dernières années. Nous ne pouvons nous faire à l’idée de voir le renouvellement et la continuation de choses semblables, sous une autre forme ou sous un prétexte quelconque. Aucun moyen n’existe, selon nous, de prévenir ces résultats que nous avons déjà vus. » À ces raisons données par les directeurs au comité spécial pour l’abolition du monopole, il faut en ajouter une autre qui n’était pas de nature à être énoncée. Ils craignaient que les bénéfices considérables faits par les principaux fonctionnaires n’engageassent les propriétaires à réclamer une augmentation de dividende, augmentation qu’ils ne jugeaient pas convenable d’accorder dans l’état présent des affaires. Clive, dangereusement malade et au lit depuis long-temps, se trouva tout-à-coup jeté dans de grands embarras par cette décision de la cour des directeurs. C’était au moyen de cette exploitation du commerce du sel qu’il s’était flatté de concilier les intérêts de la Compa-