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50 lacs de roupies pour ses dépenses personnelles. Cette proposition parut admirable à ce dernier ; il s’émerveilla de la générosité de Clive, qui d’une main lui rendait quelques miettes de ce qu’il lui prenait de l’autre. Mahomet-Rheza-Khan, doué d’une grande disposition à la défiance, témoigna le désir de rester chargé du paiement de la cavalerie et des Cipayes ; on le lui accorda, mais ce ne fut que pour peu de temps. Clive voulait encore qu’en dehors des 50 lacs réservés pour le nabob, des dotations fussent accordées pour le Begum, le Chutanabob, enfin pour le frère et les neveux du nabob. Cette mesure lui paraissait équitable ; elle était en même temps d’une bonne politique, en ce qu’elle ne pouvait manquer d’imposer silence aux plaintes qui, sans cela, n’auraient pas manqué de s’élever de toutes parts sur l’avidité des Anglais. Au reste, quoique la somme allouée au nabob fût considérable, elle n’en était pas moins inférieure à ses dépenses ; elle ne pouvait donc lui profiter dans le cas où il eût voulu essayer de se rendre indépendant de la Compagnie. Mais il est juste de dire, à l’honneur de Clive, que, dans la lettre au conseil où il rendait compte de cette transaction, il disait : « Je crois que nous sommes engagés sur l’honneur à soutenir l’éclat de la situation du nabob, autant que cela peut être compatible avec les intérêts de la Compagnie. » Quant au jeune nabob, après la conclusion de l’arrangement et avant sa signature, on l’entendit s’écrier plusieurs fois en