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assurés de la coopération, pour eux facile à obtenir, des soldats européens et des Cipayes ; en ce cas, c’était toute une révolution qui eût menacé l’Inde. Mais Clive s’était trouvé là dans une des circonstances qui allaient au mieux à son génie : il avait de la hardiesse, de la souplesse d’esprit, un sang-froid imperturbable, un caractère auquel toute crainte était inconnue. De plus, il avait compris que tout était à jamais perdu si la présidence cédait une seule fois aux prétentions d’hommes armés.

En ce moment, libre des soins qui l’avaient préoccupé jusque là, Clive songea à la conclusion d’un nouvel arrangement financier avec le nabob. Najeeb-al-Dowlah étant mort le 8 mai, fut remplacé par son jeune frère Sieff-al-Dowlah, c’est-à-dire que le nom de nabob, depuis long-temps séparé de la réalité du pouvoir, passa à ce dernier. L’administration des trois provinces fut confiée à Mahomet-Reza-Khan, Doolub-Ram et Jugget-Seit, sous des conditions stipulées par la Compagnie, agréées par eux et le nabob. L’action du prince se trouva ainsi resserrée dans des limites fort étroites ; la présidence visait, avant tout, à soustraire l’administration à l’influence de la cour corrompue qui l’entourait. Dès ce moment, il était facile de voir que la Compagnie et le nabob ne pouvaient plus vivre dans l’indépendance l’un de l’autre ; le moment commençait à se montrer, dans un avenir rapproché, où la Compagnie devait anéantir le peu