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leur rappelle sa donation à l’armée, les prend tour à tour par la crainte, la reconnaissance, le sentiment du devoir ; il termine en promettant double paie pour les mois de mai et juin. Les mêmes scènes se renouvellent à Bankipore, toutefois avec moins de désordre et de violence : là, les officiers avaient provisoirement continué leurs fonctions en plus grand nombre, et il n’y eut pas d’apparence de sédition ouverte. Clive arriva le 20 ; il rétablit ces officiers dans leurs fonctions, bien qu’ils les eussent déjà résignées.

Les principaux meneurs du complot ayant été arrêtés ; pendant qu’ils s’acheminaient sur Calcutta, on prépara tout pour leur mise en jugement. Le repentir de ce qu’ils avaient fait, l’humiliation d’avoir échoué, commençaient à se faire sentir à quelques uns ; d’ailleurs cette union, qui faisait leur force, était brisée ; chacun d’eux comprenait sa propre faiblesse. Plusieurs redemandaient leurs commissions, et Clive les leur remit, se bornant à faire contracter à ceux-ci un engagement de trois ans. D’autres durent se rendre en Angleterre : deux d’entre eux refusèrent d’obéir, se barricadèrent dans leurs maisons, y soutinrent un siège, et furent embarqués de force. Le capitaine Stainforth et le lieutenant Vertu, convaincus d’un complot d’assassinat contre Clive, furent condamnés à la dégradation ; le sous-secrétaire du conseil, accusé de connivence avec les révoltés, fut renvoyé du service de la Compagnie, ainsi qu’un autre employé