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che ne fut encore qu’à peine praticable. La place fut effectivement emportée, avec une perte pour les assaillants de 3 Européens et de 10 Cipayes. Le butin, principal objet de cette entreprise, fut évalué à 150,000 livres sterling. La nouvelle du commencement des hostilités entre la France et l’Angleterre arriva pendant la durée de cette expédition. Les Français avaient au Bengale 200 Européens et un train considérable d’artillerie de campagne ; ces troupes, ajoutées à celles du nabob, l’auraient rendu un ennemi formidable, mais le conseil de Chandernagor refusa de soutenir ce dernier. Loin de là, il fit proposer aux Anglais de s’abstenir réciproquement de toute hostilité dans le Bengale, quoique leurs nations respectives fussent en guerre en Europe. Cette proposition, acceptée avec empressement, fut en ce moment le salut des Anglais.

Irrité de la prise de Hoogley, Suraja-Dowlah se mit aussitôt en marche sur Calcutta. Les Anglais s’étaient établis dans un camp retranché auprès de la ville, où ils avaient une artillerie très nombreuse, et d’où ils dominaient toutes les routes par lesquelles le nabob pouvait pénétrer sur le territoire de la Compagnie. Le nabob passa le fleuve à la tête de son armée, le 20 janvier, à dix milles de Hoogloy. À peine se fut-il montré que les habitants des campagnes n’osèrent plus porter de vivres à Calcutta, et que les Indous au service des Anglais désertèrent. Ces derniers manquaient