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der. Le 8 mai (1766), il écrivait à sir Robert Barker : « Où s’arrêteront des hommes assez abandonnés de tout sentiment d’honneur pour persévérer de la sorte dans des actes de désordre et de mutinerie ? L’histoire fournit peu d’exemtples de ce qui se passe autour de nous. Quant à moi, il faudra que je sente sur ma poitrine les baïonnettes du soldat avant que je leur cède ; et, si je cède alors, ce sera moins pour mon propre salut que pour le salut temporaire des intérêts de la Compagnie : je dis salut temporaire, car nous devons regarder le Bengale comme menacé du plus extrême danger si nous en sommes réduits à la nécessité de subordonner le pouvoir civil à des hommes dont la conduite portera en Angleterre l’étonnement et l’effroi[1]. » Le conseil, sous l’inspiration de Clive, accepta toutes les démissions données, puis s’adressa aux marchands, leur offrant des grades dans l’armée ; mais, parmi ces derniers, deux seulement acceptèrent ; les autres appuyaient en secret les officiers rebelles.

Le colonel Smith transmit de nouveau à la présidence la nouvelle de l’arrivée des Mahrattes. Dans sa réponse, Clive l’engage à faire ses efforts pour nouer des négociations soit avec les Mahrattes, soit avec les princes voisins, mais à n’entrer sous aucun prétexte, pour aucun motif, en arrangement avec les mécontents. Ce brave officier, s’attendant à être

  1. Malcolm, t. III, p 13.