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se plaignent de la réduction du double batta et renvoient leurs commissions, lui faisant part en même temps de l’intention où ils sont de continuer leur service jusqu’au 15 du mois. Les officiers de la troisième brigade avaient informé Barker de leur résolution de résigner leurs commissions le 1er mai ; Barker fait de vains efforts pour les en dissuader : ils répondent que, engagés d’honneur avec les officiers des autres brigades, ils ne peuvent reculer. Le 1er mai, les démissions arrivent en effet à sir Robert ; il les leur renvoie, et ne voulant pas employer toute la sévérité de la loi, se contente d’arrêter quatre d’entre eux, qu’il envoie à Calcutta.

Des souscriptions sont ouvertes à Calcutta en faveur des officiers. Elles montent rapidement, à cette époque, à 16,000 livres sterling (400,000 francs). La nouvelle de l’apparition des Mahrattes, au nombre de 60,000 hommes, sous les ordres de Balajee-Row, se fortifiait tous les jours ; on apprend de plus que les officiers en rébellion ont envoyé des émissaires à Madras pour engager les officiers de cette résidence, au nom de leur fraternité d’armes, à refuser de venir les remplacer. Clive, abandonnant en toute hâte Moorshedabad, revient à Calcutta ; il envoie çà et là, dans toutes les directions, avec mission de faire des efforts pour calmer les esprits, les officiers en petit nombre qui lui sont demeurés fidèles ; il intercepte les lettres adressées à Madras. Les officiers persistent dans leur résolution ; Clive est inébranlable dans la sienne de mourir plutôt que de cé-