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complet fut adressée au capitaine Carnac, alors employé auprès de Clive : on lui communiquait le plan adopté, en le sommant d’envoyer sa commission. Cette lettre fut communiquée à Clive, qui demeura convaincu que la conspiration était générale. Il comprit qu’un tel esprit devait être étouffé dès sa naissance, à moins de se résigner à voir le gouvernement de la province passer dans les mains des soldats. Par ses ordres, les officiers et les cadets des troupes de la résidence de Madras qui n’étaient pas rigoureusement nécessaires pour le service furent embarqués pour Calcutta. Clive écrit en même temps aux commandants des trois brigades : il leur annonce sa ferme résolution de ne pas céder aux réclamations des officiers, et leur prescrit d’en instruire ces derniers. Barker, commandant la troisième brigade, fit arrêter le capitaine Duff, le capitaine Barker et quelques autres qu’il supposait avoir pris le plus de part au complot, et les envoya sous bonne escorte à Calcutta. Clive enjoint à Barker de redoubler de sévérité ; il lui donne l’ordre de faire arrêter tous les officiers susceptibles de passer en conseil de guerre pour mutinerie : « Les meneurs, dit Clive, doivent subir le plus fort châtiment que la loi martiale permette d’infliger, autrement c’en est fait de l’armée et de la Compagnie des Indes. » Il écrit dans le même sens au colonel sir Robert Fletcher et au colonel Smith. Le 4 mai, de nouvelles représentations sont adressées à Fletcher par 42 officiers qui