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blie, parut à Clive un moment favorable pour mettre cette mesure en exécution : en conséquence le double batta fut déclaré aboli, à compter du premier janvier 1766, par ordre du comité de gouvernement. Les troupes cantonnées à Allahabad, en raison de leur éloignement de Calcutta, furent considérées comme sur le pied de guerre, et seules exceptées. L’armée était alors divisée en trois brigades : la première commandée par le lieutenant colonel sir R. Fletcher, à Monghir ; la seconde sous le colonel Smith, à Allahabad ; la troisième sous le colonel sir Robert Barker, à Bankipore. Au jour indiqué, en dépit des remontrances et des murmures d’un grand nombre d’officiers, la réduction ordonnée eut lieu. Mais de fréquents conciliabules s’ensuivirent : les officiers convinrent entre eux de donner leur démission en masse, à un certain jour désigné ; ils s’engagèrent par serment, sous peine d’un dédit de 500 livres, à ne pas accepter de commission à moins que le double batta ne leur fût rendu ; à sauver, ou du moins à tenter de sauver, au péril de leur vie, tout officier condamné pour le fait de ces résolutions par une cour martiale. Des souscriptions furent ouvertes en plusieurs endroits, pour indemniser ceux qui pourraient éprouver de plus grands dommages dans l’exécution de l’entreprise. Les employés du service civil participèrent en grand nombre à ces souscriptions. L’apparition sur les frontières d’un corps d’armée de 50 à 60,000 Mahrattes inspirait pleine confiance