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qu’elle ne pouvait qu’approuver hautement la générosité de sa seigneurie qui donnait un emploi si charitable à ces cinq lacs de roupies ; qu’en conséquence elle acceptait le dépôt de ces fonds, et donnerait les ordres nécessaires pour que la chose fût faite dans la forme légale et régulière. « Les ennemis de Clive continuaient à prétendre que cet argent n’était qu’un don du nabob, déguisé sous forme de legs ; mais quand cela serait, le noble emploi qu’il en fit n’en légitimerait pas moins l’acceptation.

La réforme des dépenses de l’armée, qui avaient monté à un taux exagéré dont Clive dut s’occuper, devint la source de grandes difficultés. La Compagnie avait jugé convenable d’accorder aux officiers un supplément de solde pendant la durée des premières campagnes : on appelait cette indemnité batta, mot emprunté à la langue du pays. Après la bataille de Plassey, Meer-Jaffier, jaloux de se procurer la faveur des Anglais, augmenta du double cette indemnité, il leur donna double batta. Le nabob avait assigné à cette dépense le revenu de quelques districts. Mais la cour des directeurs, ne voulant pas continuer dans l’avenir une mesure aussi dispendieuse, envoya les ordres les plus positifs pour la suppression du double batta. Plusieurs fois ces instructions furent répétées ; il arriva chaque fois que les circonstances au milieu desquelles elles furent reçues, empêchèrent le conseil et le gouverneur de les mettre à exécution. La paix, alors éta-