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la valeur de cette somme. Ce dernier pouvait le recevoir, l’acceptation d’un legs n’était pas comprise dans les formules du nouveau serment, où les employés s’engageaient à ne pas recevoir de présents ; il préféra donner à cette somme une plus noble destination. Il déclara au conseil sa résolution de déposer le montant de ce legs dans les caisses de la trésorerie, afin d’en constituer un fonds dont les intérêts seraient applicables, sous forme de pensions, aux officiers et sous-officiers de la Compagnie obligés de quitter le service par suite de blessures ou de maladies, ou bien à leurs veuves, lorsque celles-ci se trouveraient dans de désastreuses circonstances. Le conseil, reconnaissant unanimement que l’acceptation d’un legs n’était pas prohibée par les nouveaux serments, loua beaucoup une donation aussi généreuse que bien placée. Cette transaction n’échappa pourtant pas à toute critique : le legs de Meer-Jaffier avait eu lieu pendant la traversée de Clive aux Indes, en février 1765 ; on prétendit qu’il ne provenait pas de Jaffier, mais de son fils, qu’en conséquence il avait tout le caractère d’un présent. À Londres, des doutes s’élevèrent dans l’esprit de plusieurs sur la légalité de son acceptation. La cour des directeurs consulta plusieurs avocats, mais ces derniers trouvèrent incontestable le droit de Clive. En conséquence, la cour des directeurs fut unanime dans sa résolution : « Que sa seigneurie avait plein pouvoir pour accepter ledit legs ou donation ;