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conseillers à résidence, la seconde de faire venir à Calcutta des employés de Madras, qu’il superposa à ceux du Bengale Ce dernier expédient excita dans tous les rangs des employés une fermentation générale. Ils montrèrent leur mécontentement par tous les moyens, sous toutes les formes. Ils prirent entre autres l’engagement réciproque de n’accepter du gouverneur aucune invitation à dîner. « Tout puéril qu’est le fait, écrit-il à la cour des directeurs, il n’en montre pas moins jusqu’à quel point l’insubordination est parvenue. » Quand Clive écrivait ces lignes, il eût été plaisant qu’une anecdote de sa première jeunesse vînt se présenter à son esprit. Peu de temps après son arrivée à Madras, Clive donna quelques sujets de plainte à son chef immédiat, qui s’en plaignit au gouverneur ; le gouverneur ordonna des excuses, dont le jeune homme s’acquitta d’assez mauvaise grâce. Peu de temps après, le chef de Clive, croyant toute irritation passée et voulant cimenter la paix, l’invita à dîner : « Non, monsieur, répondit-il, le gouverneur ne m’a par ordonné de dîner avec vous. »

À ces institutions Clive en avait joint une autre qui pouvait être féconde en résultats utiles. Jaffier, qui mourut pendant le séjour de Clive en Angleterre, n’oublia pas à ses derniers moments l’homme qui avait fait sa grandeur et sa fortune : il lui laissa un legs de 70,000 livres sterling, qu’il chargea sa femme d’acquitter. La veuve du nabob envoya en conséquence à Clive un billet signé d’elle de