Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fonctions subalternes de ce commerce, et il fit confier ces fonctions à des indigènes.

Dans le gouvernement intérieur et dans l’armée un grand nombre d’abus réclamaient toute l’attention de Clive. Les membres du conseil ne s’assujettissaient plus à la résidence. Plusieurs se faisaient donner des emplois de chefs de factoreries d’où découlait un double abus ; d’abord le titre de conseiller leur était un bouclier derrière lequel se cachaient ou pouvaient se cacher beaucoup d’abus d’autorité ; d’un autre côté, ce titre de conseiller leur valait un salaire plus considérable qu’on ne l’eût accordé à de jeunes marchands. Le nombre des conseillers, de douze qu’il était précédemment, avait été porté à seize, afin de pouvoir fournir des remplaçants à ceux qui s’absentaient. D’autres inconvénients plus graves encore avaient leur source dans les grandes fortunes réalisées au Bengale dans ces dernières années. Leurs propriétaires s’étaient empressés d’en aller jouir en Angleterre ; il en résultait pour la présidence la nécessité de confier un grand nombre d’emplois les plus importants à des jeunes gens sans expérience, accessibles à la corruption, vice général de l’époque. Le comité ne trouvait pas, à cette époque, sur la longue liste des marchands junior, trois ou quatre noms qu’il jugeât convenable de recommander à l’attention des directeurs pour un poste plus élevé. Clive, d’accord avec le comité, prit à cet égard deux mesures hardies : la première fut de forcer les