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brables d’une corruption notoirement avouée ; tout cela nous a rendus unanimes, après mûres délibérations, à penser qu’il n’y avait d’autres remèdes à tous ces maux que l’acquisition de la dewany de Bengale, Bahar et Orissa, au profit de la Compagnie. Par cette acquisition, vos possessions et votre influence deviennent permanentes et sûres ; aucun nabob ne pourra jamais posséder assez d’argent pour tenter votre ruine, soit à force ouverte, soit par la trahison. L’expérience des années précédentes nous a convaincus qu’aucune division de pouvoir ne saurait exister sans engendrer la discorde et remettre tout en question. Tout doit être à la Compagnie, ou tout au nabob. Nous vous laissons à juger lequel est le plus convenable dans les circonstances actuelles. » Lord Clive et le comité, dans la même lettre, disaient encore : « Vous êtes non seulement les collecteurs, mais les propriétaires des revenus du nabob dans toute l’étendue de sa domination ; la chose était déjà ainsi de fait, mais il nous était avantageux qu’elle fût consacrée parle droit, qu’elle existât aussi de droit. D’abord, les formes d’un gouvernement dont l’existence date de loin ont toujours de l’empire sur les esprits ; ensuite, dans le cas où les Anglais se seraient mis à percevoir en leur propre nom les impôts, les droits, les revenus des terres, les nations étrangères n’auraient pas manqué d’en prendre de l’ombrage. Des plaintes sans cesse adressées par elles au gouvernement anglais auraient nécessairement amené à la longue de