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coûtait pas moins de 10 à 12 lacs par mois ; le nabob s’était engagé à en donner 5, pour le paiement desquels il était presque constamment en arrière ; à cette époque, le nabob éprouvait, d’un autre côté, les plus grands embarras pour achever de solder ce qu’il continuait de devoir encore des 30 lacs stipulés pour les restitutions : on ne saurait donc raisonnablement affirmer que, dans des circonstances semblables à celles où se trouvaient le nabob et la Compagnie, aucun des intérêts de cette dernière n’ait été sacrifié pour obtenir les sommes en question. Nous croyons que ces messieurs ont sacrifié tout à la fois, avec leur propre honneur, l’honneur et les intérêts de la Compagnie, l’honneur et les intérêts de la nation[1]. »

Le visir, ayant pris le parti de venir se mettre sous la protection des Anglais, avait été reçu avec la plus haute distinction par le général Carnac. Clive, aussitôt qu’il eut mis quelque ordre dans les affaires de l’interieur, quitta Calcutta ; il voulait avoir une conférence avec le visir. Les territoires récemment conquis sur celui-ci par les Anglais leur coûtaient beaucoup plus à défendre qu’ils ne rapportaient. Il semblait mieux en état de les protéger que ne l’eût été l’empereur ou tout autre chef à qui ils eussent été cédés ; enfin, ils formaient entre ses mains une sorte d’État intermé-

  1. Correspondance des Directeurs avec le Bengale, 17 mai 1760.