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du conseil et chef d’une armée victorieuse. Or, que le monde impartial juge si ceux qui m’ont remplacé, dans des situations inférieures, avec de moindres succès, se sont conduits avec la même modération, etc., etc. » La cour des directeurs appuyait fortement Clive ; en réponse aux procès-verbaux des différentes séances, elle émettait une désapprobation formelle de la conduite du plus grand nombre de ses agents au Bengale ; elle s’étonnait que beaucoup d’entre eux se fussent permis d’éluder des serments solennels ; elle craignait que M. Leycester n’eût pas seulement exprimé ses sentiments personnels, mais ceux d’un grand nombre de ses collègues, menaçant, dans ce cas, de faire usage de toute son autorité. À propos des derniers présents reçus, la cour disait : « Nous ne pouvons admettre que les larges sommes obtenues en cette occasion aient été des dons volontaires : la dépendance du nabob à notre égard est à elle seule la réfutation de cette allégation. La lettre du nabob à lord Clive et au comité, les témoignages réunis des Seats et de Mahomet-Reza-Khan, ceux de plusieurs témoins examinés dans cette affaire, démontrent jusqu’à l’évidence que ces sommes ont été obtenues des personnages en question comme la condition, le prix de la protection qui leur était accordée. Deux mots ne suffisent-ils pas d’ailleurs à réfuter tout ce que ces messieurs allèguent de plus fort pour leur défense ? La Compagnie était engagée dans une guerre qui, autant que nous en pouvons juger, ne