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que jamais. Au reste, les présents faits à l’occasion de cette dernière révolution ne pouvaient guère différer de ceux demandés ou reçus dans les révolutions précédentes.

Cette réflexion venait souvent se mêler aux doléances des membres du conseil à l’occasion de la sévérité déployée maintenant par Clive. Ils manquaient rarement l’occasion de lui objecter que lui-même avait reçu dans son jaghire un présent plus considérable que ceux qu’il prétendait proscrire. Dans une séance, où ce jaghire revint souvent dans la discussion, lord Clive s’efforça d’établir la différence qu’il y avait entre ce présent et un autre ; il se plut à faire ressortir, comme éminemment exceptionnelles, les circonstances où il l’avait reçu. Fatigué cependant des allusions perpétuelles qui revenaient sans cesse, il écrivit sur le registre des délibérations du conseil : « Quant aux récriminations concernant mon jaghire, je vais m’expliquer une fois pour toutes. Ce n’est pas là un précédent de nature à être suivi par tout le monde, on ne saurait ignorer que ce jaghire m’a été donné en raison de mes seules fonctions militaires, comme récompense de services rendus au nabob dans une crise dangereuse ; que cette récompense n’était ni attendue, ni requise, ni stipulée par moi. On devrait encore se rappeler que je le reçus sur le champ de bataille de Plassey. J’ajouterai que c’est le seul présent qui m’ait jamais été fait, quoique après cela je sois demeure pendant trois années entières président