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intérêts de la Compagnie étant assurés et les ordres du conseil complètement exécutés, il est très vrai que j’ai accepté un présent du nabob : je n’en ai jamais fait un mystère ; les habitudes du pays justifient cette acceptation, et là où les présents n’ont pas été le prix d’un service blâmable, je n’ai jamais entendu de qui que ce soit une seule réflexion désobligeante au sujet de ceux qui les avaient reçus. J’ai toujours pensé que, dans tout pays qui ne sera pas soumis au joug de la tyrannie la plus absolue, chacun pouvait disposer librement de ses propriétés, chacun accepter librement ce qui lui était offert, à condition que la crainte ou la contrainte fussent demeurées étrangères à ces transactions, à condition que les présents ne fussent pas la récompense de services blâmables. L’adoption de l’opinion contraire est en pleine opposition avec les pratiques connues de ceux qui nous ont précédés ; et bien que les ordres contraires, auxquels serait jointe une pénalité, pussent rendre pour l’avenir l’acceptation des présents blâmable et punissable, l’acte n’en demeurait pas moins parfaitement légitime en lui-même. La-dessus, je ne craindrai pas d’en appeler au sentiment de tout le monde : il n’est personne, j’en suis convaincu, qui ne condamne un homme assez absurde pour ne pas profiter de l’occasion qui se présenterait d’acquérir une confortable fortune, lorsqu’il ne l’achèterait d’ailleurs par aucun sentiment déshonorant. »

Les formules du nouveau serment furent signées