Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnés en grand nombre par les supérieurs ne pouvaient manquer d’être suivis par les inférieurs, autant qu’il leur était possible de le faire. Le mal a été contagieux, a parcouru rapidement tous les degrés de la hiérarchie civile et militaire, et descendu jusqu’à l’écrivain, jusqu’à l’enseigne, jusqu’au simple marchand. »

Dans une autre lettre au général Carnac, Clive disait encore : « Hélas ! combien le nom anglais n’est-il pas tombé ! Je ne saurais m’empêcher de donner quelques larmes à la renommée perdue (irrévocablement je le crains) de la nation britannique. Cependant, je le jure par ce grand Dieu qui voit les cœurs et à qui nous rendrons nos comptes un jour, je suis arrivé ici avec un esprit supérieur à toute corruption et à toute vénalité, déterminé à attaquer, à détruire ces deux grands fléaux qui règnent ici, ou à périr dans l’entreprise. » De leur côté, les directeurs, loin de se dissimuler la gravité du mal, écrivaient à Clive : « Nous avons la plus intime conviction de l’état déplorable où nos affaires sont sur le point d’être réduites par la corruption et l’avidité de nos employés. Cette corruption universelle dans tous nos établissements, jointe au relâchement général de toute discipline, de toute obéissance dans le civil ou le militaire, nous mène rapidement à une dissolution complète de tout gouvernement. Notre lettre au comité contient notre manière de penser par rapport à ce qui a été obtenu par voie de do-