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aucun intérêt personnel à cette affaire, toutes ses objections s’adressaient au seul M. Sullivan ; les opinions de celui-ci sur les affaires des Indes étaient, disait-il, diamétralement opposées aux siennes et ne lui paraissaient pas moins contraires aux vrais intérêts de la Compagnie. Les élections annuelles eurent lieu dans cette disposition des esprits : M. Sullivan ne fut point nommé ; et la cour des directeurs, en donnant à Clive cette nouvelle, lui demandait de vouloir bien faire connaître sa détermination définitive. Clive se rendit auprès de la cour dès le lendemain : il déclara sa résolution d’accepter, se hâtant d’ajouter que son seul objet, sa fortune personnelle étant maintenant faite, était le bien de la Compagnie. En conséquence, le 30 avril 1764, il fut reconnu gouverneur du fort Williams et commandant en chef des forces de la Compagnie au Bengale. La cour lui adjoignit un comité de quatre personnes, dont il était président. D’ailleurs, quoique la cour lui recommandât de consulter ce comité, elle ne lui en faisait point une obligation, et le laissait libre d’agir seul et de son chef en toutes occasions. Ce comité n’avait qu’une existence provisoire, et devait cesser du moment que cesseraient les circonstances extraordinaires où l’on se trouvait ; il était composé de MM. Summer, Harry Verelts, Francis Sikes, et du brigadier-général Carnac, tous amis de Clive et partageant ses idées. Lord Clive savait que les grandes entreprises veulent de grands pouvoirs, des pouvoirs