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lui-même à fournir à lord Clive une coopération franche, entière, amicale. Clive demande alors un délai de quelques jours, pour réfléchir mûrement à ce qu’il doit faire. Huit jours après, il adresse enfin sa réponse définitive aux directeurs. Dans cette réponse, il rappelait les dissidences d’opinions qui n’avaient jamais cessé d’exister sur les affaires de l’Inde entre M. Sullivan et lui, les tentatives de réconciliation déjà plusieurs fois tentées. Il aurait vivement désiré, continuait-il, cette réconciliation dans l’intérêt de la Compagnie ; dans ce but, il avait examiné les choses de sang-froid, sous toutes leurs faces, dans l’absence de toute passion, s’efforçant de ne consulter que sa propre expérience des hommes et des affaires. Il n’en concluait pas moins que, dans le cas où les propriétaires jugeraient convenable de conserver M. Sullivan à la tête de la direction, il ne saurait accepter les fonctions qui lui étaient proposées. Dans le cas contraire, il était tout prêt, disait-il, à se mettre à la disposition des propriétaires ; alors, sa résolution ne changerait pas, quelles que fussent les premières nouvelles ; il ne s’effraierait pas de voir les affaires du Bengale dans une situation aussi désespérée qu’au temps de Suraja-Dowlah.

Le bruit s’était répandu que Clive ne voulait que d’une cour des directeurs et d’un président qu’il aurait nommés lui-même. Il se hâta de faire répondre par ses amis qu’il n’en était rien ; que, loin de mêler