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entre la Compagnie et Meer-Jaffier, certains territoires au midi de Calcutta avaient été cédés à la Compagnie par le nabob ; il ne s’en était réservé que la suzeraineté, plus une rente de 30,000 livres sterling, qui fut payée au nabob jusqu’en 1759. À cette époque, en considération des grands services qu’il venait de recevoir de Clive, le nabob lui transféra cette rente comme un gage de sa reconnaissance. La donation fut alors revêtue de toutes les formalités en usage dans le pays ; Clive en avait paisiblement joui pendant quatre ans. Mais à peine les élections furent-elles terminées, qu’une défense fut faite au gouvernement du Bengale de payer cette rente à l’avenir. La cour des directeurs, sous l’inspiration de Sullivan, prit en outre la résolution de poursuivre de Clive le remboursement des sommes déjà touchées par lui à ce titre. La cour des directeurs justifiait cette décision en disant : que la Compagnie pouvait d’un moment à l’autre être appelée à compter avec le grand Mogol pour l’argent de ce jaghire ; qu’en conséquence Clive, son employé, son serviteur, en était aussi responsable vis-à-vis d’elle-même ; que si le nabob Meer-Jaffier avait un droit à concéder ce jaghire, ce ne pouvait être que sur ses propres revenus, mais que Meer-Jaffier ayant été plus tard déposé par la Compagnie, sa chute entraînait l’annulation du don qu’il avait fait sur les revenus de la Compagnie. Cette dernière raison ne manquait pas de force : généralement,