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Carnatique, qui lui reprochaient sa partialité en faveur de ceux de Bombay où il avait servi. M. Sullivan avait plus d’une fois manifesté son mécontentement de l’esprit d’ambition et d’entreprise inspiré par Clive au gouvernement du Bengale. Leur manière de voir les affaires de la Compagnie était différente en toutes choses. M. Sullivan voulait resserrer le pouvoir du gouverneur dans l’Inde, et Clive l’étendre. Ce dernier voulait que les affaires ne fussent transportées qu’en petit nombre à la cour des directeurs, qu’elles fussent abandonnées pour la plupart à la décision du gouverneur : M. Sullivan voulait réduire incessamment le pouvoir du gouverneur et les appeler toutes à Londres. Leur opposition ne se bornait point aux choses, elle passait aux hommes ; il en résultait que les employés de la Compagnie protégés par l’un ne trouvaient dans l’autre que des dispositions malveillantes. Sous l’empire de ce sentiment d’inimitié, Clive, aux élections de 1763, employa toute son activité, tout son savoir-faire à renverser M. Sullivan. À cette époque, il suffisait de posséder 300 livres sterling dans les fonds de la Compagnie pour avoir le droit de voter : il dépensa 100,000 livres sterling, et improvisa 200 électeurs qui votèrent contre le président ; néanmoins ce dernier l’emporta ; alors, sans perdre de temps, à peine remis du choc qu’il venait de repousser, il prit à son tour l’offensive ; il attaqua Clive au sujet de son jaghire.

Par le neuvième article du traité passé en 1757