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défaire une nombreuse armée[1]. » Après ce préambule, William Pitt racontait en détail les événements du Bengale, au milieu des applaudissements de ses auditeurs. À son premier voyage en Angleterre, en 1753, Clive était entré au parlement ; tout entier aux affaires de l’Inde, il s’occupa fort peu de questions politiques du moment ; il acquit cependant dès lors quelque influence. À ce second voyage, il se flattait d’entrer à la chambre des pairs ; mais il n’obtint qu’une pairie irlandaise, avec le titre de baron de Plassey. Au reste, en dépit des grands services qui semblaient lui valoir cette distinction, Clive ne s’en prend point à ce mécompte, à l’ingratitude des hommes, au malheur du génie méconnu, mais seulement à sa mauvaise santé. Il écrit à un de ses amis : « Si la santé ne m’avait pas déserté dès mon arrivée ici, je serais suivant toute probabilité pair d’Angleterre, au lieu de l’être seulement d’Irlande, etc. » Ce seul trait ne suffit-il pas à peindre tout un caractère[2], toute une destinée ?

À l’arrivée de Clive en Angleterre, M. Sullivan se trouvait à la tête de la cour des directeurs. Ce dernier avait pour lui la majorité des directeurs, mais contre lui une nombreuse opposition parmi les propriétaires. À cette opposition se ralliaient un grand nombre d’employés du Bengale et du

  1. Sir John Malcolm, Vie de Clive, t. II, p. 157.
  2. Idem.