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Elle empêchait en outre la Compagnie d’être bien servie : ce n’était plus le soin de ses intérêts qui préoccupait les employés, c’étaient les occasions de gratifications. Les révolutions les plus considérables pouvaient n’avoir pas d’autre but. Ne pouvant pas abolir cet usage, la Compagnie fit mieux : elle résolut de s’en appliquer le bénéfice. Les nouveaux règlements datés de mai (1764) que nous avons déjà rapportés, et qui s’appliquent aux employés civils et militaires, leur ordonnent de verser dans la caisse de la Compagnie tous présents, gratifications, indemnités, reçus des indigènes sous une forme du sous un prétexte quelconque, au-delà de 4,000 roupies ; ils leur ordonnent de plus de ne pas accepter de présents de 1,000 à 4,000 roupies sans en avoir obtenu l’autorisation préalable du président et du conseil. On le voit : la Compagnie réservait tout entière pour elle-même, à son profit, la faculté qu’elle enlevait à ses employés. Mais il était à croire que ces employés ne déploieraient pas pour le compte de la Compagnie autant de rapacité qu’ils l’avaient fait pour eux-mêmes ; les résultats de ces nouveaux règlements ne pouvaient donc manquer en définitive d’être avantageux au bien du service et au bien-être des indigènes.

Clive, en arrivant en Angleterre, trouva dans toutes les bouches la prise de Calcutta et de Chandernagor, la bataille de Plassey, le détrônement de Suraja-Dowlah, l’élévation de Meer-Jaffier ; le récit en était orné de détails merveilleux, auxquels se