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vante n’étaient pas encore arrivées ; aussi la valeur de la totalité des marchandises trouvées à Calcutta ne monta-t-elle pas en définitive au-delà de 200,000 livres sterling. Suraja-Dowlah, irrité de se voir ainsi déçu dans ses espérances, donna l’ordre de transporter Holwell et les deux autres membres du conseil à Muxadavad ; il voulait les obliger par des tourments à révéler le lieu où il continuait de supposer que des trésors avaient été cachés. Les prisonniers firent le voyage sur un bâtiment, exposés à toute l’ardeur du soleil. Leur seule nourriture était du riz et de l’eau. Ils étaient chargés de chaînes pesantes. Arrivés à Muxadavad, on les enferma dans un lieu obscur et malsain. Pour éterniser le souvenir de sa victoire, le nabob changea le nom de Calcutta en celui de Alinagor, qui veut dire port de Dieu. Puis, dans le but de tirer parti de la terreur que ses armes victorieuses avaient dû inspirer, il se mit en mouvement contre le gouvernement de Purneah, dont il connaissait les dispositions hostiles. Dès qu’il eut passé la rivière, il envoya demander une forte contribution aux comptoirs hollandaise les menaçant du sort de Calcutta en cas de refus ; il en coûta 4,500 roupies aux Hollandais, 8, 500 aux Français. Ne pouvant rien tirer d’Holwell et des deux autres prisonniers au sujet des prétendus trésors, il céda aux pressantes sollicitations de la veuve d’Aliverdi, et donna ordre de les relâcher.

La flotte partie de Madras était arrivée à l’embouchure du Gange vers le 20 décembre. Les bâti-