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réussit aussi à s’en emparer. Ce pays avait peu souffert des calamités des guerres précédentes ; d’immenses richesses s’étaient accumulées depuis des siècles dans la capitale ; elles devinrent le principal instrument de la grandeur future de Hyder. Un vigoureux système d’administration qu’il établit dans le pays fut pour lui un point d’appui qui lui servit pour de nouvelles conquêtes. Il s’empara de Soodra, district au nord de la frontière de Bednore ; il réduisit le nabob de Savanoor, territoire qui unissait ensemble ses récentes acquisitions de Sera et de Soodra ; enfin il étendit ses conquêtes jusqu’aux rivières de Werda, Malpurba et Gutpurba, c’est-à-dire à peu près jusqu’aux rives de la Kistna ; derniers progrès qui le mirent enfin en présence des Mahrattes. Madoo-Row, le troisième des peschwahs ou premiers ministres parmi les Mahrattes, passa la Kistna dans le mois de mai 1764, avec une armée bien plus nombreuse que celle qui pouvait être mise sur pied par Hyder ; entre eux s’engagea une lutte sanglante, qui décima et découragea l’armée mysoréenne. Mais Hyder suppléa à son infériorité par l’adresse et les négociations ; les Mahrattes consentirent à se retirer, à la condition de la restitution des districts conquis sur Morari-Row, de l’abandon de toutes prétentions de ce dernier sur le territoire de Savanoor, enfin du paiement par lui de 32 lacs de roupies. Hyder, délivré de cet ennemi formidable, s’en alla mettre de l’ordre dans ses conquêtes de l’est qui n’avaient que peu souffert de